L28 septembre 2011 cmsf se rend au Samu Social d’Ixelles.
Erwan y donne son spectacle, Sylvain le sien, Caroline accompagne et coordonne, fine équipe.
Pour ma part c’est la 4ème fois que je m’y rends toujours sous la bannière de cmsf.

J’ai omis de demander combien de nationalités étaient représentées là. Une dizaine au bas mot.
Des gamins, des ados, des adultes, des vieux (dont moi) des gens d’Europe de l’Est, de Tchétchénie, du Moyen Orient, d’Afrique sub-saharienne, des Tamouls du Sri Lanka…

On arrive, on nous file une une pièce vide pour nous préparer. Erwan se fait clown, costard, maquillage, je me fais magicien : j’enfile ma vieille veste…

Y fait scandaleusement beau, tout le monde dehors dans la cour ou fleurissent les poubelles, Erwan commence. C ‘est chouette, le regardant j’oublie qu’après vient mon tour, il termine…Hé c’est à moi là ???
Vu que j’eus la sagesse d’endosser ma veste magique je me lance.

Un constat plein d’interet : les gamines et gamins des 1ers rangs suivent bouche bée tandis que les adultes font savoir, dans leurs langues respectives, qu’ils comprennent, que tout vient et disparait dans mes manches…C’est l’exacte contraire d’un spectacle de magie donné pour un public enfants-adultes européen.

Je termine, la colombe s’envole puis s’écrase lamentablement tel la paix qu’elle est sensée incarner, applaudissements sourires, questions, chouette et chaleureux…Et on s’en va vers nos destinés respectives….

Merci à Erwan et Caroline

Sylvain

Le 28 septembre était une très belle journée de l’été indien.
Nous sommes accueilli avec Caroline et Sylvain par une jeune femme d’origine portugaise qui nous emmène dans la salle de jeu des enfants qui deviennent nos loges pour l’occasion. En cuisine, on m’offre quelques tranches de pain et un café pour compléter mon pic-nic.
Nous choisissons avec elle, un coin de la grande cours pas trop au soleil ( eh oui, il tappait bien ce jour là ). Elle installe quelques chaises et des tapis pour les enfants. Elle a prévenu tous les enfants présents dans le centre dont ceux d’une famille ( tchétchène d’après moi ?) qui sont une dizaine. Au total, une quinzaine d’enfants tout âge confondu, sont là, très curieux et ouverts, dans les premiers rangs. Une vingtaine d’adultes sont aussi là pour profiter de notre prestation digestive (ils sortent du repas du midi).
Tout de suite, dès les premières minutes dans le bâtiment, je suis marqué par la sensation qu’ici, la réalité est autre…
Ces gens viennent d’arriver ou sont là depuis quelques mois. Ils ne peuvent rester ici que quelques mois maximum. Ce lieu est donc un lieu de passage où l’on pose ses valises après une épopée éreintante pour y arriver, mais aussi avec l’espoir de se recréer une vie peu à peu dans ce pays de belges. Les regards dans les couloirs sont à la fois vivants et fatigués, curieux et amusés à notre égard. Ca fourmille d’intentions, de petites affaires entre les habitants de ce samu social d’Ixelles, à la frontière entre une nouvelle vie et l’exil.
C’est une avant première ( beaucoup de choses ont déjà évolué dans mon solo depuis lors)  pour moi et la générosité des enfants et autres spectateurs me portent. Je place mon bar/paravent sous des yeux interrogateurs et puis c’est parti, ça déroule, les réactions sont simples et entraînantes… Sylvain enchaîne et passionne les discussions des adultes dans le public, invite les enfants sur scène à devenir des apprentis magiciens. Caro a filmé ma ptite prestation et son soutien est discret et précieux pendant ce chouette début d’après midi à la surface de notre monde!
Merci à tous les deux et à Susana (heum, je ne suis plus sur de son nom)
Erwan